L’anesthésie  générale  et la surveillance anesthesique 

Echographie abdominale
mai 1, 2020

L’anesthésie  générale  et la surveillance anesthesique 

L’anesthésie  générale  et la surveillance anesthesique 

L’anesthésie générale consiste à rendre inconscient un animal via l’utilisation d’une combinaison de drogues injectables et inhalables (aérosol) dans le but de faire une procédure douloureuse ou requérant une immobilisation complète de l’animal.

La première étape de l’anesthésie générale est la sédation (ou prémédication).  Celle-ci diminue le stress de l’animal,  nous permet une meilleure contention et diminue la dose des gaz anesthésiques pendant la procédure.

La deuxième étape est l’induction, pendant laquelle l’animal devient inconscient (par injection intraveineuse ou gaz anesthésique).

La troisième étape est le maintien sous anesthésie via un tube dans la trachée de l’animal qui permet de lui administrer de l’oxygène et un gaz anesthésique de façon constante et contrôlée.

La dernière étape est le réveil, pendant lequel le tube est retiré lorsque l’animal réussit à avaler par lui-même.  Selon la température de l’animal au réveil, il sera réchauffé activement pour corriger ou éviter l’hypothermie.

En médecine vétérinaire comme en médecine humaine, l’anesthésie générale comporte certains risques, même si ceux-ci sont habituellement minimes chez les jeunes animaux en santé.  Bien sûr, ces risques augmentent avec l’âge et certaines conditions de santé de l’animal (ex. : problème cardiaque, maladie rénale).  Pour diminuer ces risques, des options anesthésiques vous sont proposées avant la chirurgie, les deux suivantes étant les plus fréquemment recommandées :

Cathéter et fluides intraveineux : Le cathéter intraveineux est une petite canule installée dans une veine d’un membre avant, en général, qui sera reliée à un sac contenant un liquide physiologique suspendu à un poteau et idéalement relié à une pompe afin d’offrir un débit constant. Il permet ainsi d’administrer des fluides de façon constante pendant l’anesthésie.
Le cathéter sert aussi à envoyer rapidement dans la veine les médicaments en cas d’urgence

La plupart des drogues anesthésiques ont un effet négatif sur la pression sanguine et généralement, plus la procédure est longue, plus la diminution de la pression (hypotension) est importante.  Les fluides intraveineux aident à prévenir l’hypotension et diminuent grandement le risque de dommages parfois permanents aux organes vitaux (reins, foie, cœur) secondaires à la baisse de pression.

En cas de complications anesthésiques, le cathéter offre une voie intraveineuse rapide pour les drogues d’urgence afin de rétablir la situation le plus rapidement possible.  De plus, le soluté intraveineux reçu par cathéter permet une meilleure élimination des agents anesthésiques, un réveil plus rapide et une récupération post-anesthésique accélérée.

Bilan pré-opératoire : est une analyse sanguine effectuée avant de procéder à l’anesthésie.  Il permet de vérifier la fonction des organes vitaux (reins et foie surtout), de déterminer la quantité de globules rouges (hématocrite) et de déceler des anomalies sanguines de façon précoce pour s’assurer que votre animal est apte à être anesthésié.  Il nous permet aussi d’avoir des valeurs de référence pour votre animal auxquelles nous pouvons nous référer ultérieurement si des anomalies se développent au cours de sa vie.

Lors de l’anesthésie générale, il est évidemment primordial de vérifier plusieurs paramètres vitaux pour ajuster la dose du gaz anesthésique, contrôler la douleur et éviter les complications. La clinique possède des appareils  de surveillance anesthésique, qui nous permettent  de surveiller davantage de paramètres pendant l’anesthésie générale de votre compagnon.  Voici les principaux indicateurs que nous suivons pour s’assurer du bon déroulement de l’anesthésie.

1) OXYMÈTRE DE POULS : Cet outil est une petite sonde qui se place généralement sur la langue de votre animal et qui mesure la saturation en oxygène de ses globules rouges.  En d’autres mots, puisque la plupart des drogues anesthésiques diminuent la fréquence respiratoire, il permet de vérifier si votre animal reçoit assez d’oxygène pour alimenter ses organes et ses muscles et de pouvoir assister la respiration à l’aide d’un ballonnet en cas de besoin.  Cet appareil permet aussi de déterminer la fréquence cardiaque (nombre de battements par minute) de votre animal.

2) PRESSION ARTÉRIELLE : Cette partie de l’appareil est constituée d’un brassard qui est placé sur un membre avant de votre animal, comme lorsque votre médecin mesure votre pression.  La majorité des drogues anesthésiques ont tendance à engendrer de l’hypotension, c’est-à-dire une baisse de pression artérielle, qui peut être dommageable pour les organes internes, notamment les reins, le foie et le cœur.  Le PetMap mesure la pression toutes les 3 minutes, ou plus souvent si besoin, pendant l’anesthésie pour nous permettre d’ajuster la dose d’anesthésique et/ou les fluides si nécessaire.

3) TEMPÉRATURE CORPORELLE : À l’aide d’une sonde placée dans l’œsophage une fois l’animal sous anesthésie générale, le Surgivet mesure la température de l’animal pendant l’anesthésie, car un des effets secondaires importants et fréquents de l’anesthésie est l’hypothermie.  Tous nos patients sont placés sur des tapis chauffants pendant l’anesthésie pour diminuer l’ampleur de la baisse de température.  La mesure de la température nous permet de déterminer s’il faut réchauffer activement l’animal pendant ou après la procédure.  Les animaux sortants de chirurgie sont tous placés dans une cage de réveil avec un coussin gonflable chauffant pour un réveil en douceur  dans un environnement à température contrôlée.

4) RESPIRATION (CAPNOMÈTRE) : Le capnomètre est un élément qui se place entre le tube endotrachéal de l’animal et le tube de l’appareil anesthésique.  Il mesure la concentration de dioxide de carbone (CO2) contenu dans l’air inspiré et expiré par l’animal.  Il  permet d’évaluer, sous forme de graphique, la fréquence et la qualité de la respiration de l’animal et d’agir en conséquence.  Par exemple, si la respiration est très superficielle et que la concentration de dioxide de carbone augmente, il nous faut ventiler l’animal (respirations à l’aide d’un ballon) pour stabiliser l’animal.

5) ÉLECTROCARDIOGRAMME : Cette portion de l’appareil de surveillance s’attache à l’aide de petites pinces que nous posons au niveau de la peau des aines et des aisselles de l’animal.  L’électrocardiogramme évalue les ondes électriques cardiaques qui permettent le battement du cœur.  À l’aide d’un graphique, il permet de déterminer la fréquence cardiaque et de déceler des anomalies de rythme cardiaque.  C’est le même appareil que nous voyons à la télévision très souvent!  Il s’agit d’une sécurité supplémentaire pour suivre l’activité cardiaque pendant l’anesthésie qui peut aussi nous servir pour investiguer une arythmie cardiaque décelée en consultation à l’extérieur du contexte d’anesthésie.

Ces appareils ainsi que la bienveillance de nos merveilleuses techniciennes en santé animale nous permettent donc d’offrir une anesthésie des plus sécuritaires pour les procédures et chirurgies de nos patients sur quatre pattes.

Si vous avez des questions ou des inquiétudes par rapport à l’anesthésie, n’hésitez pas à nous en faire part!  Il nous fera plaisir de vous renseigner à ce sujet.

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